Lilia Hassaine, journaliste et chroniqueuse, signe avec « L’Œil du paon » un premier roman qui ne laisse pas indifférent. Publié aux éditions Gallimard, ce récit nous transporte de la quiétude d’une île croate à l’effervescence parisienne, tout en explorant les thèmes de l’individualisme et des apparences trompeuses.
L’histoire débute sur une île paradisiaque de l’Adriatique, où Héra, la protagoniste, vit avec son père Adonis. Leur existence paisible est bouleversée par une malédiction ancestrale, poussant Héra à quitter son île natale pour Paris. Là-bas, elle découvre un monde où les relations humaines sont souvent superficielles et où chacun porte un masque social.
Lilia Hassaine dresse un portrait acerbe du milieu parisien huppé, où l’orgueil et la vanité règnent en maîtres. Héra, d’abord fascinée par cette nouvelle vie, se laisse peu à peu griser par sa réussite sociale et artistique, oubliant de prêter attention à ses proches. Cette évolution illustre bien la manière dont l’individualisme et le manque d’empathie peuvent corrompre les relations humaines.
Le style de l’auteure est fluide et agréable, rendant la lecture aisée malgré la complexité des thèmes abordés. Les descriptions sont riches et évocatrices, que ce soit de la nature ou des comportements humains. L’intrigue, cependant, se dispersant parfois entre différents éléments narratifs.
Les personnages, un peu caricaturaux, sont, toutefois, décrits avec une grande finesse. Héra, en particulier, un personnage complexe dont les actions et les motivations ne sont pas toujours claires, ajoute une touche appréciable de mystère au récit.
Au-delà de la critique sociale, « L’Œil du paon » est une réflexion sur l’importance de l’empathie et des relations authentiques. Lilia Hassaine nous rappelle que derrière les apparences se cachent souvent des êtres en quête de compréhension. Le roman nous invite à regarder au-delà des masques et interroge nos propres interactions sociales.