Entre virus dévastateur, tensions géopolitiques et batailles navales, The Last Ship s’offre cinq saisons de chaos global mené tambour battant. À la barre : un scénario qui ose l’exagération assumée, des scènes d’action efficaces et une Amérique encore une fois providentielle. Ironique ? Un peu. Spectaculaire ? Assurément.
Que reste-t-il de l’humanité quand la pandémie a tout ravagé ? Un navire de guerre américain, bien sûr. L’USS Nathan James, silhouette d’acier lancée sur des eaux troubles, devient l’ultime bastion de la civilisation. Voilà posé le postulat de The Last Ship, série d’action post-apocalyptique créée par Hank Steinberg et Steven Kane, produite par Michael Bay.

Mais là où beaucoup se seraient contentés d’un survival naval en huis clos, la série choisit l’ampleur. Elle fait de chaque saison un chapitre distinct d’une fresque mondiale : course contre le virus, reconstitution d’un ordre politique, guerre civile américaine, menaces latino-américaines. C’est l’une de ses grandes forces : The Last Ship ne s’essouffle pas. Elle mute, s’adapte, se réinvente. Comme son virus.
Derrière les fusillades et les plans sur l’horizon en flammes, c’est une série au classicisme assumé. Chaque épisode file droit comme un destroyer : péril imminent, mission tactique, rebondissement, morale patriotique. Le capitaine Chandler (Eric Dane, sobre et charismatique) incarne le soldat noble, droit dans ses bottes, hanté mais inébranlable. La galerie de personnages qui l’entoure évolue, mais reste fidèle à l’idéal : loyauté, courage, devoir. Une certaine idée du storytelling américain.
C’est aussi là que la série prend une saveur particulière, presque vintage dans son patriotisme. Car si le virus tue en masse, les solutions, elles, viennent toujours d’un labo de Norfolk ou d’un amiral héroïque. Le monde vacille ? L’Amérique intervient. On y croirait presque. The Last Ship, c’est un fantasme géopolitique emballé dans du bon divertissement, avec cette ironie légère de voir les États-Unis sauver (une fois de plus) la planète… mais avec panache.

Reste que les scènes d’action : aériennes, maritimes ou terrestres, tiennent leur promesse. Elles sont lisibles, rythmées, souvent jubilatoires. Pas de bavardage inutile : ça explose, ça tire, ça négocie à la torpille. Et c’est parfois tout ce que l’on demande.
The Last Ship ne prétend pas refaire le monde : elle préfère le sauver. Un épisode à la fois. Exagérée, efficace, un brin messianique, la série coche les cases du bon vieux récit d’action, sans complexe ni détour. Et dans les eaux troubles du monde contemporain, il faut bien l’admettre : ça fait du bien, parfois, de voir les gentils gagner. Même quand ce sont (encore) les Américains.